Définition du
cancer :
Le cancer est
une maladie engendrée par la transformation des cellules normales constituant
un organe, en cellules anormales. La capacité de multiplication de ces cellules
anormales est exagérée et devient non contrôlable par l’organisme; ce qui
aboutit à une augmentation de volume de l’organe concerné. On parle alors de «
tumeur ».
Les cellules
cancéreuses envahissent et détruisent de façon progressive l’organe mais
peuvent également se propager et migrer dans tout le corps pour atteindre
d’autres organes. On parle alors de « métastase ».
Quelles sont les
caractéristiques des cellules cancéreuses?
La cellule est
l’unité la plus petite et fondamentale qui constitue le corps humain.
Normalement, les cellules mûrissent et se multiplient en fonction des besoins
de l’organisme. Cette multiplication est contrôlée par les cellules proches ou
éloignées qui envoient des signaux demandant l’arrêt de la division.
Dans le
cancer :
-la
multiplication des cellules est déréglée : les cellules se reproduisent de
façon exagérée et illimitée. Le mécanisme de contrôle de l’organisme n’arrive
plus à les réguler car les nouvelles cellules produites sont insensibles aux
signaux des cellules voisines.
-La perte de
fonction d’origine est évidente : les cellules cancéreuses ne répondent plus au
besoin de l’organisme car elles ne remplissent pas leurs rôles spécifiques.
-Les cellules
sont immortelles : normalement, les cellules du corps s’autodétruisent. Cette
mort cellulaire est programmée et doit être équilibrée de façon constante avec
la multiplication cellulaire. Les cellules cancéreuses, quant à elles,
échappent à ce système de régulation et ne sont pas éliminées.
-Des études
récentes ont montré que les cellules cancéreuses sont détectées et protégées
par le système de défense de l’organisme comme toutes les autres cellules.
La
transformation d’une cellule normale en cellule cancéreuse est longue et au
bout du processus, la cellule acquiert une indépendance vis-à-vis des systèmes
de régulation et de fonctionnement de l’organisme. Ainsi, au cours de
l’évolution du cancer, des particularités nouvelles caractérisent les cellules
cancéreuses comme :
-L’angiogenèse
qui est la formation de nouveaux vaisseaux sanguins au sein de la tumeur
formée. Ces vaisseaux ne sont pas contrôlables par les mécanismes locaux
habituels et apportent nutriments et oxygène aux cellules cancéreuses pour
assurer leur croissance.
-La transmission
des transformations : lorsque les cellules cancéreuses se multiplient à leur
tour, les dérèglements et les modifications génétiques sont transmis aux
cellules descendantes.
- La métastase :
les cellules cancéreuses acquièrent de nouvelles propriétés après chaque
modification et perdent de façon progressive leur capacité d’adhérence avec les
autres cellules. En effet, elles deviennent mobiles, détruisent les tissus
environnants et s’infiltrent dans les vaisseaux sanguins pour être transportées
vers d’autres organes du corps. Un
deuxième site de cellules cancéreuses se forme.
Traitement du
cancer:
-La chirurgie :
La chirurgie
permet d’extraire une tumeur. Elle est efficace quand la tumeur est très
localisée, sans métastases et n’envahit pas encore les tissus voisins. La
chirurgie peut être précédée ou suivie d'une chimiothérapie ou d'une
radiothérapie.
-La chimiothérapie :
Les médicaments
dans la chimiothérapie peuvent être administrés par voie sanguine ou par voie
orale. Ces produits détruisent les cellules malades et les empêchent de se
multiplier. Le choix de produits dépend du siège, du stade d’évolution et du
type de cancer. Ils présentent des effets secondaires qui diffèrent suivant le
produit (baisse de l’immunité, anémie, chute des cheveux).
La
chimiothérapie peut être indiquée avant la chirurgie pour réduire la taille de
la tumeur et faciliter son extraction ; ou après la chirurgie pour diminuer ou
arrêter la propagation de la maladie. La chimiothérapie peut agir au niveau des
nouveaux vaisseaux formés autour de la tumeur en les empêchant de nourrir la
tumeur.
Il existe trois
types de chimiothérapie :
-La chimiothérapie
curative, utilisée pour détruire la tumeur.
-La chirurgie
adjuvante pour optimiser l’efficacité de la chirurgie ou de la radiothérapie.
-La chirurgie
palliative pour améliorer la qualité de vie du sujet.
-L’hormonothérapie :
Certains cancers
comme le cancer du foie, certains cancers du sein, le cancer de la prostate se
développent sous l’influence d’hormones secrétées par l’organisme.
L’hormonothérapie
(traitement par hormone), agit en réduisant le taux d’autres hormones ou en
empêchant la tumeur d’utiliser certaines hormones. Les cellules cancéreuses ne
pourront pas ainsi se développer.
-La
radiothérapie :
La radiothérapie
détruit les cellules par l’utilisation de rayons ionisants émis par un appareil
à l’extérieur de l’organisme. C’est la radiothérapie externe.
Dans la
radiothérapie interne ou curiethérapie ; les substances radioactives sont
introduites à proximité de la tumeur.
La radiothérapie
peut être utilisée par association à la chirurgie ou à la chimiothérapie selon
la nature et l’évolution de la tumeur.
Il est à noter
que le patient traité par radiothérapie n’est pas dangereux pour son entourage.
-L’immunothérapie :
L’immunothérapie
permet de stimuler le système immunitaire par injection de produit. Les
cellules cancéreuses arrivent à se multiplier car elles ne sont pas reconnues
comme étant un corps étrangers par l’organisme. L’immunothérapie, grâce à
l’administration d’anticorps artificiels, va stimuler ce mécanisme de défense.
-Le traitement
palliatif :
Le traitement
palliatif vise en premier lieu à soulager les malades et à aider leur famille à
faire face à la maladie. Il a pour but d’améliorer la qualité de vie des
patients en prenant en charge les douleurs physiques ou morales pendant toute
la durée de la maladie. Le traitement palliatif peut se faire à domicile.
-Le soutien
psychosocial :
Le cancer est
considéré comme une maladie qui ne se guérit pas. L’annonce de la maladie peut
provoquer un choc émotionnel. L’aide de l’entourage ainsi que celui d’un
spécialiste constitue un grand soutien pour le patient.
Le soutien
psychosocial diminue le stress, procure une plus grande appréciation de la vie
et aide le malade à donner sens à sa vie.
La réunion
multidisciplinaire
La réunion de
concertation pluridisciplinaire est une réunion de tous les professionnels
(cancérologue, radiologue, chirurgien, médecin spécialiste concerné,
anatomopathologiste…) pour discuter, évaluer le bénéfice et le risque de chaque
patient. Le traitement d’un patient est décidé par cette équipe
pluridisciplinaire et non pas par un seul médecin.
La réunion se
tient une ou plusieurs fois par mois afin de garantir la meilleure décision
médicale pour le malade.
Cette réunion
aboutit à un PPS (programme personnalisé de soins) par patient qui décrit le
protocole thérapeutique décidé. Le
programme est remis et expliqué au
patient.
Le médecin
traitant demeure le pivot de la prise en charge du patient dès les premières
manifestations du cancer jusqu’au suivi du traitement. C’est d’ailleurs le
médecin traitant qui doit remplir le protocole de soins (demande de 100%).
Les progrès de la recherche dans le traitement du
cancer :
Les traitements
contre le cancer vivent actuellement une véritable révolution. Grâce aux
progrès de la génétique et de la biologie moléculaire, la médecine dispose
aujourd'hui de composés inimaginables il y a dix ans.
Aujourd'hui, le
traitement phare de nombreux cancers continue d'être la chimiothérapie, en
association bien sûr à la radiothérapie et à la chirurgie. La chimiothérapie
sauve des vies, mais au prix d'une importante toxicité. Comment augmenter
l'efficacité des traitements et en limiter la nocivité ? La dernière session de
la Société américaine d'oncologie clinique à San Francisco du 12 au 15 mai dernier
est indiscutablement porteuse d'espérances sur ce plan.
La recherche
contre le cancer De nombreux médicaments autres que la chimiothérapie sont
aujourd'hui testés chez les malades cancéreux. Nouveauté essentielle, certaines
de ces molécules ont une action plus ciblée (en intervenant à un niveau précis
du processus tumoral), ce qui devrait leur conférer une meilleure tolérance.
Retour sur les plus importantes découvertes présentées lors du grand congrès
annuel des cancérologues du monde entier.
Des progrès
espérés avec un anticorps dans le cancer du côlon
Le cancer est
une maladie aux multiples visages, aussi les chercheurs sont-ils amenés à
explorer diverses voies de traitement. Comment empêcher la multiplication
anarchique des cellules cancéreuses ? Une des techniques consiste à bloquer le
signal de prolifération que reçoit la cellule cancéreuse en déréglant ou en
stimulant continuellement un de ses récepteurs membranaires ou l'une de ses
enzymes.
Composé star du
dernier congrès annuel de cancérologie de San Francisco, le Glivec s'est avéré
capable de neutraliser l'une de ces enzymes, la tyrosine kinase. Des résultats
très significatifs ont ainsi pu être obtenus dans la leucémie myéloïde
chronique, une forme de cancer du sang. Déjà, des données encore préliminaires
suggèrent que ce produit pourrait également ralentir l'évolution de certains
cancers digestifs.
D'autres formes
plus répandues de tumeurs digestives pourraient également tirer parti des
retombées de la biologie moléculaire. Ainsi, une étude américaine présentée
pendant le congrès propose une solution aux cancers du côlon et du rectum ne
répondant plus à la chimiothérapie. Un anticorps, le cétuximab (ou IMC-C225),
améliore l'efficacité de la chimiothérapie classique pour ces cancers
résistant. Le mécanisme en jeu diffère de celui du Glivec. Ce composé empêche
le récepteur d'un facteur de croissance d'être activé à la surface de la
cellule tumorale. Et, par voie de conséquence, la multiplication des cellules
cancéreuses est ralentie.
Ce médicament semble
d'autant plus prometteur que ce facteur de croissance est présent dans des
cancers très courants comme ceux du poumon, du pancréas et de la tête et du
cou. Les cancérologues espèrent ainsi lui trouver bientôt d'autres
applications. Des études sont actuellement en cours pour conclure sur son
efficacité.
Vers un vaccin
dans le cancer du poumon ?
Autre
possibilité thérapeutique d'avenir, le vaccin contre le cancer suscite bien des
espoirs, depuis longtemps, mais deux études présentées à San Francisco laissent
penser que l'on se rapproche du but.